Mon dieu, que la terre est haute [ Pv Momo ... encore ] Finish

Les escaliers, endroit très mortel pour Kaseiko. La demoiselle, pas capable de monter cinq marches, se résigna à prendre le magnifique ascenceur qui avait la réputation d'être emmerdant. Elle avança jusque celui-ci et attendit qu'il arrive.

Kaseiko attendit envrion dix minutes. L'ascenceur était encore bloqué ? Vraiment pas de chance.

*Je déteste ce truc, faudra un réparateur un jour !*

Kaseiko commença a repartir en direction des escaliers quand l'ascenceur arriva. La jeune fit, une fois de plus, demi-tour et entra à l'intérieur.

*Putain qu'est ce qu'il peut être lent aussi*

Kaseiko attendit encore que les portes se referment, s'excitant sur le bouton qui indiquait l'étage où elle voulait se rendre. Quand les portes se fermèrent enfin, une main se glissa pour les retenir, elles se réouvrirent donc. Kaseiko leva les yeux pour à qui elle avait affaire.

*Oh ! Emon O.O*

La jeune fille essaya de faire une phrase à peu près correcte.

- Euh ... Sa..salut, E...Emon ! ^-^""

Une fois n'était pas coutume, Emon avait décidé de prendre l'ascenceur. En temps normal, il évitait, mais là, il se trouvait que les escaliers étaient un peu trop loin pour lui. Ce fut donc avec toute sa flemmardise qu'il prit la décision de prendre l'engin dangereux. Il n'avait jamais été très à l'aise avec les ascenceurs, bien au contraire, étant claustrophobe... Mais bon. Il se dirigeait donc d'un bon pas vers la petite cabine.

Enfin... d'un bon pas, tout est relatif avec lui. Un bon pas pour Emon était une démarche un peu traînante, comme un type marchant dans une rue lorsqu'il n'a rien à faire. On avait souvent reproché au garçon de venir en touriste au lycée et il n'avait jamais démenti cette affirmation on ne plus vraie. Faut dire qu'au fond d'une classe, il gardait les bras croisés et admirait plus ou moins silencieusement le travail du prof au tableau. Parfois il mangeait quelques bonbons aussi. En fait, on l'aurait cru au cinéma plutôt qu'en plein site touristique. Mais bon, tout cela n'avait rien à voir avec le sujet.

Alors qu'il arrivait devant l'ascenceur, celui-ci avait ses portes presques fermées. Il passa donc la main entre les portes en pensant 30 secondes que c'était un coup à se faire couper les doigts. Mais les portes ne s'en prirent pas à sa pauvre main et se rouvrirent docilement. Et tout en entrant, il laissa échapper une exclamation de surprise. Kasei ! Combien avait-il de chance de la croiser ici ? En tout cas, elle paraissait gênée. En même temps, vu la situation où ils s'étaient trouvés la dernière fois, il y avait de quoi...

- Salut Ka-chan. M'attendait pas à te voir ici.

Bien sûr Emon restait on ne peut plus naturel, c'était dans sa nature. On pourrait penser qu'il avait juste la flemme de se sentir gêné, et dans le fond, ça ne devait pas être totalement faux...

Kaseiko ne s'attendait vraiment pas à voir Emon, elle pensait qu'il était au cours d'informatique en fait. Elle lui fit un peu de place dans l'ascenceur, elle trouvait qu'elle était écombrante (la pauvre) donc elle se plaça dans un coin. Elle rappuya sur le bouton de l'ascenceur.

- Rah toujours aussi lent ce truc, marmona-t-elle.

Les portes se fermèrent enfin, Kaseiko ne parlait pas, elle n'avait rien a dire. Du coup, elle n'avait rien à perdre, rien à gagner.
Soudain l'ascenceur s'arrêta brusquement, la jeune fille de retint au mur.

- Et merde ! Encore coincé.

Un silence s'installa puis Kasei reprit.

- Bon, Momo, je crois qu'on est enfermés ici pour un petit moment.

La jeune fille glissa au sol (contre le mur, logique) lâchant ses cahiers par terre, elle replaça sa jupe comme il le fallait, elle voulait quand même rester un minimum correcte.

- ... Mhhh, mhhh, mhhh..

Emon et Kasei était maintenant dans l'ascenceur et tendit que les portes se fermaient avec une lenteur peu rassurantes, Kasei appuya sur le bouton pour monter avant de se mettre dans un coin, comme gênée par la proximité qu'obligeait le lieu. Mais Emon n'y prêta pas attention, concentré pour oublier qu'il se trouvait dans une minuscule cabine aux murs bien trop proches. De toute façon, Kasei ne disait rien pour le moment. Mais dans un sens, ce n'était pas vraiment mieux, cela aurait permis peut-être quelques instants de détourner les pensées du garçon. Aussi, il s'apprêta à engager la conversation mais dès lors qu'il ouvrit la bouche pour parler, l'ascenceur émit un drôle de son et avec une secousse s'arrêta net.

Le coeur d'Emon rata un battement. Dans un juron, Kasei venait de dire qu'ils étaient coincés. Ce n'était pas bon. Pas bon du tout. La seconde remarque de Kasei l'acheva d'autant plus :

- Bon, Momo, je crois qu'on est enfermés ici pour un petit moment.

En temps normal le surnom l'aurait amusé, mais là, il n'avait retenu que trois mots dans la phrase : "enfermés" "petit moment". Alors que Kasei semblait à l'aise et qu'elle s'installait par terre, Emon lui répondit avec un sourire crispé en saisissant ses lunettes dans un geste nerveux pour les nettoyer afin de s'occuper les mains.

- Ah ? Pour... longtemps, tu crois ?

Kaseiko fermait les yeux, les espaces clos ne lui faisaient rien, elle avait l'habitude. Par contre, Emon avait l'air mal à l'aise. D'ailleurs cela se sentit légèrement dans sa question.

- Ah ? Pour... longtemps, tu crois ?

Comme si Kaseiko pouvait le savoir. Elle s'efforça de répondre calmement.

- Je n'en sais rien, désolée, j'ai pas pour habitude de me retrouver coincée dans un ascenceur.

Elle récupèra ses cahiers puis poursuivit.

- Mais t'inquiète pas, va. Tout se passera bien.

La jeune fille essayait de se montrer rassurante, il est vrai que le fait de se retrouver dans un ascenceur bloqué entre deux étages n'était pas très génial, mais bon, elle faisait ce qu'elle pouvait. Elle posa légèrement sa main sur le sol comme pour dire au jeune homme de s'assoir.

- De toutes façons, on va bien pouvoir demander de l'aide !

Un silence se reformait. Elle se doutait bien, dans le comportement du jeune homme, que ça n'allait pas. Claustrophobe ? Sûrement !

La réponse de Kasei fut assez sarcastique et Emon réalisa qu'elle n'avait pas vraiment tort et que sa question avait été quelque peu stupide pour changer... Mais ça, c'était le cadet de ses soucis. Pour le moment, la seule chose qui l'importait réellement c'était de sortir de cette cabine. Et les paroles rassurantes de Kasei ne l'aidait pas des masses. Certes c'était gentil de sa part, mais il n'avait jamais pu vraiment faire quoi que ce soit contre sa claustrophobie. Bon, il avait jamais vraiment essayé non plus... Ca prenait sur son temps de glandage, aussi avait-il toujours fait en sorte d'éviter les espaces clos. Mais là, c'était à nouveau sa flemmardise qui lui avait valu de se retrouver dans cette situation. Tout en remettant ses lunettes sur son nez, Emon remarqua que Kasei lui faisait signe de s'assoir lui aussi.

N'ayant rien de mieux à faire il y consentit, gardant ses longues jambes repliés contre lui (va étaler tes jambes dans un ascenceur quand tu fais pas loin d'un mètre quatre-vingt toi ! xD). En tout cas, un nouveau silence s'installait assez pesant et Emon sentait son coeur battre un peu trop vite à son goût. Est-ce que ça s'entendait ?

*Calme, calme, c'est rien. Y'a aucun danger ic... merde, les murs se rapprochent là non ?*

La panique s'insinuait un peu plus et il sera les poings pour que ses mains calment leur tremblement. Il ne fallait pas penser à cet imbécile d'ascenceur minuscule.

- Ca va sinon ? demanda t'il à Kasei dans une tentative de se calmer.

Kaseiko était repliée sur elle-même, elle commençait à croire qu'il faisait -6°C dans cet ascenceur. Emon tremblait, elle l'avait remarqué, il était quand même à côté d'elle. Il n'avait pas froid, c'était bien ça le problème. Kaseiko commençait à avoir un peu peur, mais elle ne laissa rien parraître, il fallait quelqu'un qui se contrôle, un temps soit peu, dans cette pièce.

- Moi ça va... Mais toi...

Kaseiko ne s'inquiètait pas mais elle se posait des questions. Ils ne se connaissaient que depuis peu, ils partageaient la même chambre, mais ils ne se disaient rien. En fait, ils ne parlaient pas trop ensemble depuis la dernière fois. La jeune fille se lança dans une question risquée.

- T'es claustro, n'est ce pas ?

Reponse ? Pas réponse ? Qu'allait-il se passer dans cet ascenceur ?

A côté de lui, Kasei n'avait pas l'air spécialement à l'aise, mais il ne savait pas trop pourquoi. En fait, les deux adolescents ne se connaissaient pas vraiment et ne s'était pas beaucoup reparlé depuis leur arrivée. Et le fait de ne pas être dans la même école n'aidait pas non plus. Et puis une certaine les derniers évènements ne favorisaient pas les choses. Enfin bon.

Kasei avait l'air d'avoir remarqué qu'Emon était mal à l'aise. Quoique mal à l'aise était en fait un doux euphémisme. Il était mort de trouille dans la cabine et il avait l'impression que la cabine se rétrecissait au fur et à mesure. L'air allait finir par manquer non ? Bon sang, il fallait que cet engin redémarre rapidement ! Tout à ses pensées, il ne réalisé qu'au dernier instant que Kasei lui posait une question. Il lui demandait s'il était claustro.

- Ouais, c'est pas dur à deviner.

A quoi bon mentir ? Ca se voyait suffisament comme ça, et puis parler pouvait s'avérer utile.

Kaseiko avait raison, Emon était claustrophobe. Elle ne se trompait jamais.
La jeune fille, ne sachant pas quoi faire, se leva, laissant le jeune homme paralysé par terre et seul, et alla regarder si il n'y avait pas quelque chose a faire pour l'ascenceur. Que dalle. Nothing. Nada.
C'était la mort des concombres muttants.

- Putain.

Kaseiko se baissa et regarda finalement dans le sac qu'elle avait avec elle, accessoirement, sac de cours, officiellement, bordel de Kasei. Elle en sortit des feuilles et des crayons. Elle revint à côté de LemonFace et commença à dessiner assise en tailleur.

- Alors, les cours ça se passe ?

Si l'enfer existait, il devait être dans cet ascenceur. Si on oubliait le froid. Les lieux n'étaient pas vraiment chauffés et dans une boîte de métal entre deux courants d'air, on pouvait comprendre qu'il ne fasse pas spécialement chaud. Et puis comme le temps avait été doux, aucun des deux adolescents ne s'était habillé chaudement. Mais l'ambiance aurait été d'autant plus étouffante s'il avait fait trop chaud, là ça allait pour lui. Mais pour Kasei ? Elle ne laissait rien paraître. Elle se leva pour aller faire le tour de l'ascenceur pour voir probablement s'il y avait une solution. Ce fut vite fait et au juron que proféra l'adolescente, il semblait n'y avoir rien.

Elle revint donc s'assoir et entreprit de sortir ses affaires au milieu du bazar incommensurable de son sac. C'était impressionnant. Emon pensait pourtant que les filles étaient organisées et ordonnées. En tout cas, il n'aimerait pas être dans le sac, étouffé par tout le matériel. Aïe, et voilà qu'il recommençait à penser au fait qu'il se trouvait dans un ascenceur coincé. Ca faisait combien de temps qu'ils étaient là ? Une heure ? Deux ? Non, sûrement pas autant. Le jeune homme inspira pour se calmer et reporta son attention qui dessinait. A nouveau elle prit la parole, lançant une conversation banale et Emon lui en fut reconnaissant.

- Ca se passe, l'informatique c'est tranquille. Et toi ?

Kaseiko dessinait n'importe quoi, la situation ne permettait pas de faire autre chose a part parler. Faire de la guitare dans un ascenceur, était-ce possible ? Nan. Elle avait, comme souvent, pris la parole pour essayer de détendre un peu l'atmosphère peusante et Emon lui répondit. A ce moment là, Kasei eu un sourire mais ses cheveux qui lui tombaient sur le visage le rendait noir. Elle répondit à son tour ne prenant pas la peine de dégager ses cheveux.

- Moi ... Ben, la musique, pour l'instant, j'en sais trop rien, j'y vais pas. Je comptais aller voir ça demain.

Kaseiko dessinait toujours avec son air noir qui faisait légèrement peur parfois. En plus de ça, la jeune fille avait froid, vraiment très froid. Heureusement, elle avait toujours une veste dans son sac, toujours en bordel. Elle la prit, bizarrement, ce n'est pas sur ses épaules qu'elle la mit mais sur ses jambes. Elle n'avait pas si froid en haut du corps.

- Et la famille ? Les amis ? Les amours ?

Kaseiko disait ça, rigolant comme une petite fille.

Comme lors de leur première rencontre, Kasei avait cet aspect quelque peu effrayant avec ses longs cheveux noirs dans le visage. Pas de quoi paniquer non plus, mais rien de bien engageant si on la croisait par exemple dans la rue. Mais ce n'était pas vraiment le moment de se mettre à être effrayé par une seconde chose. Là, la situation risquait d'empirer. Il se concentra donc sur la réponse de Kasei tout en tournant la tête vers les portes dans l'espoir qu'elles s'ouvrent comme par magie. Malheureusement ça ne fonctionna pas. En même temps c'était logique. A nouveau son coeur se mit à battre rapidement et il du faire un effort monumental pour se calmer, serrant les poings plus forts, comme s'il essayant de faire en sorte que ses doigts traversent ses paumes. Pas très ragoûtant.

Emon se demanda un instant de quoi il avait l'air. Il eut la réponse sans trop de problème étant donné qu'un miroir s'étalait sur toute la longueur d'une paroi comme dans la plupart des ascenceurs. Il grimaça en apercevant son reflet bien plus pâle que d'habitude et la légère transpiration malgré la fraicheur. Il n'était pas très reluisant. Mais bon, il avait d'autres choses en tête comme se calmer. Il n'était pas au stade que pouvait atteindre d'autres claustrophobes, mais s'il avait été seul, il aurait très probablement pu l'atteindre. Maos étrangement, la présence de Kasei avait quelque chose d'apaisant. Peut-être son calme ou bien le fait qu'ils parlaient comme si de rien n'était, il ne savait pas vraiment.

Mais dès que cette pensée effleura son esprit, il réalisa que la jeune fille lui avait à nouveau parlé et qu'il n'avait pas saisi un mot de ses paroles.

- Pardon ? Je n'ai pas... écouté, s'excusa t'il avec le même sourire crispé que quelques minutes auparavant.

Puis, tout en disant cela, il remarqua que Kasei avait étalée sa veste sur ses genoux.

- Tu as froid ? s'enquit-il

Kaseiko pouvait pratiquement sentir le poing de son ami se serrer de plus en plus fort, étant à quelques milimètres. Il s'excusa de ne pas l'avoir ecouté, elle reposa la même question.

- Je demandais si la famille, les amis et les amours ça allait ! déclara-t-elle tout bas, presque innodible mais assez pour que le jeune homme entende.

Kaseiko avait un air de déception dans la voix, elle était encore plus pâle que d'habitude. Emon lui demanda si elle avait froid.

- Euh ... Mouais, j'ai connu pire.

Elle fixait le vide. Une secousse. Kaseiko eu peur et comme par reflexe, elle mit sa main devant son coeur. Elle avait vraiment peur, elle était de plus en plus pâle, presque aussi blanche qu'un vampire.

- Ohlala !

Elle respirait très vite, son coeur battait a 100km/h.

Kasei répéta sa question et Emon l'entendit cette fois malgré le fait qu'elle soit inaudible. Mais avant de répondre, il attendit la réponse à sa propore question. En tournant la tête vers elle tandis qu'elle répondait, il s'aperçut qu'elle était bien pâle. Etait-ce le froid, ou autre chose ? Dans le doute, il entreprit d'enlever sa propre veste pour la passer à Kasei, bon, elle était trop grande pour elle, mais ça lui tiendrait chaud en attendant, et lui n'avait pas spécialement froid.

Mais alors qu'il s'apprêtait à lui tendre, une nouvelle secousse se fit sentir. Sur l'instant, Emon cru que son coeur allait lâcher. C'était pas bon, pas bon du tout. Il ne pu empêcher un gémissement de peur de franchir de ses lèvres et il ferma les yeux quelques secondes en proie à une panique grandissante. Il avait beau essayer de respirer à fond, il avait l'impression de manquer d'air. Il rouvrit les yeux, se tournant vers Kasei dans l'espoir de poursuivre la conversation, mais elle semblait tout aussi mal à l'aise que lui. Non, vraiment, ce n'était pas bon.

- Ka-chan... Je t'en pris, dis moi que tu n'es pas en train de paniquer...Sinon, crois-moi, on va mal finir.

Prononcer une telle phrase relevait d'un certain effort, mais il était nécessaire de savoir. Si tous deux étaient en proie à la panique, comme il venait de le dire, la situation risquait réellement de mal tourner.

Kaseiko avait les yeux grand ouverts, toujours la main sur le coeur. Elle pouvait sentir les poings de Emon se serrer, il était tellement proche d'elle. Elle sentait son regard sur elle, elle se tourna à son tour vers lui puis reprit sa position innitiale.

- Ka-chan... Je t'en pris, dis moi que tu n'es pas en train de paniquer...Sinon, crois-moi, on va mal finir.

La jeune fille n'avait pas si peur en fait.

- Je panique pas, j'étais surprise, c'est tout ...

La jeune fille reposa sa main a terre, sans faire exprès elle efleura celle de Emon et commença à rougir légèrement. Elle s'excusa d'ailleurs, puis elle espèrait que cet ascenceur se débloque rapidement.

- Je sais pas quoi dire là ...

Elle rapprocha encore plus sa veste d'elle et la serra fort contre elle comme une peluche. La jeune fille se refermait sur elle-même. La jeune fille abdiquait, elle ne savait pas du tout quoi faire avec le jeune homme.

La réponse de Kasei rassura Emon. Il était vrai que deux personnes en pleine panique coincées dans un ascenceur pour une durée indeterminée n'était pas la chose la plus réjouissante. Bien au contraire, ça avait tout du scénario cauchemardesque. Mais bon, ce n'était aucunement le cas donc autant éviter de se plomber avec des idées pareilles. En tout cas, le jeune homme comprenait parfaitement la réaction de Kasei. La secousse avait été inattendu et rien que d'y penser il en avait de nouveaux frissons.

De plus, cette secousse avait achevé de lui mettre les nerfs en pelote et il était à cran. Bon sang, il se débloquerai quand ce satané ascenceur ? Fermant les yeux pour essayer de ne pas voir les murs de métal, il ne vit pas la main de Kasei se baisser et effleurer la sienne. Sur le coup il sursauta mais se reprit du mieux qu'il pu tandis que Kasei s'excusait en rougissant.

- C'est rien.

En tout cas, l'adolescente était désarmée face à la situation, sa veste serrée contre elle. Emon pouvait comprendre qu'elle se trouvait désarçonnée. On ne se retrouvait pas tous les jours coincés dans un endroit étroit avec un claustrophobe.

Avisant sa propre veste qu'il tenait dans son poing crispé au possible, il entreprit d'essayer de se décontracter et de relâcher ses poings. Bon, ce n'était pas chose aisée. Il tendit la veste à Kasei.

- Tiens, prends ça, t'auras plus chaud.

Ses mains tremblaient toujours un peu mais il faisait des efforts monumentaux pour ne pas céder à la panique.

- Je suis désolé que... qu'on se revoit dans ces conditions. La prochaine fois, promis je prends l'escalier, dit-il sur un ton qu'il tenta de rendre léger malgré sa tension intérieure.

Le jeune homme esquissa une ébauche de sourire.

Kaseiko voyait que le jeune homme était mal à l'aise et elle, elle était congelée.
Emon lui tendit sa veste, elle accepta sans rechigner et le remercia de bon cœur. Qu'allait il se passer dans cet ascenseur ? Le garçon enchaina avec une autre phrase.

- Je suis désolé que... qu'on se revoit dans ces conditions. La prochaine fois, promis je prends l'escalier.

Kaseiko eu un léger sourire, le garçon s'excusait un peu pour rien. Ce n'était pas grave. Et cette promesse de prendre l'escalier. Amusante. Kasei décida de promettre également.

- Bon et bien je promets aussi de prendre l'escalier la prochaine fois, dit-elle en rigolant. Et je prendrais un oreiller pour que tu y dorme xD

Ça y est, l'humour était de nouveau là, la jeune fille ne sentait plus le froid, juste que l'instant devait bien se passer pour faire oublier au garçon son malaise et à la jeune fille la situation.
Kasei fit un grand sourire qui illumina tout de suite son visage. Elle vit un sourire se dessiner sur le visage de Emon, elle était encore plus contente.

- Bon alors, tu me racontes quoi de beau ?

La boutade sembla apaiser l'atmosphère et Kasei y répondit en promettant d'apporter un oreiller au jeune homme pour qu'il puisse dormir. C'était une délicate attention, mais bon, dormir dans un escalier... Emon sourit en s'imaginant dans cette situation. Le pire dans l'histoire est qu'il était parfaitement capable de dormir dans ce genre de lieu si le besoin s'en ressentait. Vraiment, on ne voyait que rarement de tels flemmards. Et cela avait finit par lui jouer un drôle de tour.

Emon s'aperçut qu'un large sourire illuminait le visage de Kasei et cela le fit sourire. La situation s'arrangeait. Bon, il avait parfaitement conscience que ce n'est pas cette conversation qui chasserait totalement sa peur, mais elle contribuait grandement à le détendre et sans qu'il s'en rende compte, ses poings cessèrent totalement de trembler.

- Bon alors, tu me racontes quoi de beau ?

Ca c'était une bonne question. Depuis quand ne s'étaient-ils pas parlé réellement ? Depuis leur arrivée en fait. Emon n'avait pas vécu d'évènements particuliers depuis lors. Les cours s'étaient juste enchaînés et les journées passaient régulièrement... Enfin, il séchait de temps en temps, mais ça, il le considérait comme normal.

- Rien de particulier... Je mange, je dors et parfois je vais en cours, répondit-il rieur. Et toi ?

Kaseiko aimait bien les superbes réponses toujours très amusantes du garçon. Il allait parfois en cours ? Donc, conclusion, il sêchait aussi ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non, de toutes façons, ils n'étaient pas dans la même école, à moins de faire l'intru dans celle de l'autre pas moyen de s'amuser. Il lâcha un "et toi", Kaseiko ne réagit pas, elle n'avait compris que quelques minutes plus tard qu'il le lui avait dit.

- Bh euh moi ... Ben la même ! x)

Bah oui, concrètement, c'était la même chose. Les deux adolescents avaient environ le même planning.
L'atmosphère était un peu plus vivable mais la jeune fille s'ennuyait un peu. Que faire dans un ascenseur a par parler, parler et encore parler ? La jeune fille avait une petite idée mais c'était beaucoup trop pervers, autant oublier. Sans faire exprès, en appuyant trop sur sa feuille, elle cassa son crayon. Trop de réflèxion peut-être ?

- Oups, dit-elle en prenant les deux bouts de crayon. J'ai encore gaffé, je crois bien.

Elle se tourna vers Emon pour voir sa réaction. Elle se dirigea finalement, à quatre pattes, vers son sac pour y balancer les deux bouts de crayons et la feuille. Petit hic ! Elle était en mini-jupe.

*Argh ! Il regarde, je le tue xD*

Elle dégagea une fois de plus sa longue chevelure qui se mettait dans son visage et revint à sa place.

Kasei mit un bon moment avant de répondre à la question d'Emon. Elle avait probablement l'esprit ailleurs. Ou bien elle réfléchissait à la réponse qu'il lui avait faite. Le jeune homme y repensa quelques secondes. Y avait-il quelque chose dans sa phrase qui donnait sujet à réflexion ? Non, pas vraiment. Enfin, du moins il n'en avait pas l'impression. Ou alors Kasei réfléchissait à ce qu'elle avait à répondre. Mais bon, Emon n'avait aucun moyen de le savoir. Finalement, Kasei répondit. La même chose. Comme quoi la vie d'un pauvre étudiant (ou d'une pauvre étudiante) dans un pensionnat était passionnante. Pourtant il y avait des choses à faire ici... Mais étrangement lui n'était pas très actif. Flemmardise sans doute. Elle était à la base de tout, de toute façon.

Emon ne voyait pas quoi ajouter d'autre. Il n'était pas spécialement bavard lorsqu'il s'agissait d'autre chose que des imbécilités qu'il proférait souvent. Mais là, on va dire qu'il avait un peu de mal à les trouver les imbécilités. Il avait beau être plus détendu, son sentiment d'oppression ne le quittait pas, bloquant un peu ses pensées. Il fut d'ailleurs tiré de celles-ci par une Kasei qui venait de tuer un pauvre crayon en appuyant un peu trop sur une feuille. Paix à son âme... Emon ne put retenir un rire. Effectivement, Kasei avait gaffé. Enfin, gaffé, façon de parler. Elle venait juste de se montrer maladroite, mais c'était amusant. Du moins de son point de vue à lui. Pour le crayon ça l'était beaucoup moins. Et pour Kasei, elle semblait en accord avec Emon. Mais il n'en était pas sûr. Lorsqu'elle se tourna vers lui, il lui adressa un sourire légèrement moqueur pour l'embêter avant qu'elle ne se mette à quatre pattes vers son sac, offrant une vue des plus agréables à Emon étant donné que Kasei était en mini-jupe. Quand elle revint à sa plage, cheveux dans le visage, Emon ne put s'empêcher de faire une remarque...

- Tiens, tu portes des shorty noirs toi ?

Et oui, flemmard, claustrophobe et en plus coureur de jupon notoire. Tout pour plaire. Et les qualités dans tout ça ? Bah ! On verrait plus tard.

La jeune fille, qui était revenue à sa place, ecoutait la magnifique remarque du garçon, quelque choses de débile, un peu gamin, tout à fait son genre. Kaseiko se mit à face à lui, le fixant droit dans les yeux.

- Oui. Tu t'attendais à autre chose ? Et bien non =)

La jeune fille s'appuya sur ses bras et poursuivit.

- Et mon soutif est noir aussi, faut être en accord quelque part, dit-elle en montrant l'une des bretelles.

*Je vais le tuer ? Nan ! Si ! Nan ! Je sais pas xD*

Elle s'approcha de lui et lui mit une mini-baffe sur sa joue droite en rigolant puis un large sourire vint se coller sur son visage.

- D'autres questions, Momo ? ^-^

Kaseiko revint à sa place, à côté d'Emon, et croisa les bras légèrement.

[Attention, pavé ! xD]

La réaction de Kasei par rapport à la remarque/question d'Emon effraya un peu ce dernier. La jeune fille pouvait être carrément flippante quand elle s'y mettait. Et là, face à lui, yeux dans les yeux, notre flemmard attitré se disait que finalement, l'ascenceur n'était peut-être pas si terrifiant comparé à Kasei. Il lança un furtif coup d'oeil aux lieu. Non, réflexion faite, les deux se valaient, et ce n'était pas peu dire ! Bon d'accord, c'était peut-être exagéré, mais il restait néanmoins vrai que peu de personne oseraient se frotter à une Kasei comme elle était en cet instant. Mais la réflexion qu'elle lui fit le tira cependant de cette "peur" (peur entre guillemets bien sûr, car ça n'avait rien à voir avec la vraie peur comme celle des araignées, ou des espaces clos...). S'attendait-il à autre chose ? Ca c'était une bonne question. Non en fait, pas vraiment. Il avait juste dit ça pour la provoquer un peu, pour l'embêter. C'était un jeu amusant à l'avis du garçon. Peut-être pas à celui des victimes, mais bon, il essayait toujours de ne pas blesser la personne à qui il s'adressait et à ne pas aller trop loin... Enfin, tout était relatif. Parce qu'une remarque sur les sous-vêtements d'une personne signifiait peut-être effectivement aller un peu loin. Même si ça dépendait des personnes. Et Emon avait le sentiment qu'il en fallait plus que cela pour pousser Kasei à bout. Mais bon, c'était prise de tête tout ça.

A l'étonnement d'Emon, Kasei lui montra ensuite une bretelle de son soutien-gorge, noir lui aussi en déclarant qu'il fallait être en accord. Pfeuh... Emon ne voyait pas trop l'intérêt. Personne n'était là pour vérifier si vous aviez bien accordé vos sous-vêtements. Quelle idée. C'est comme si lui accordait ses boxers à ses chaussettes. Nan mais sans blague. C'était bien les filles ça... Quoique... Attendez... Emon venait de se rendre compte qu'il avait en effet accordé boxer et chaussettes. Mais ce n'avait pas été fait exprès. Il n'était pas comme ça. Il attrapait juste ce qui lui passait sous la main le matin lorsqu'il était totalement dans le gaz et trop groggy pour différencier un pantalon d'un tee-shirt. Mais si c'était son subconscient qui lui avait fait assortir tout ça ? Pas possible. Ou alors le jeune homme souffrait d'un sérieux problème. Est-ce qu'un psy avait déjà entendu parler d'un subconscient assortisseur de sous-vêtements ? Probabalement pas et c'était juste un coup à finir enfermé dans une jolie pièce blanche avec des murs matelassé avec une jolie veste aux manches attachés. Une pièce matelas... Ca devait pas être si désagréable que ça en fait... Il pourrait dormir tranquillement sans problème ni personne pour le déranger, ou pas souvent. Finalement, ils étaient bien chanceux tous ces malades mentaux. Il allait falloir qu'il se penche sur le sujet un de ces jours. Mais pas maintenant. Là, il avait une personne avec qui il était en pleine conversation. Personne qui l'avait d'ailleurs tiré de ces réflexions en lui collant une mini-baffe en riant.

Entrant dans le jeu de Kasei, il fit mine de se frotter la joue comme si son coup avait été très violent. Mais le large sourire du jeune homme démentait cette comédie. Sourire qui s'élargit d'autant plus lorsqu'il entendit la question de Kasei qui lui demandait s'il avait d'autres questions. Oula, un peu tordu cette phrase... Mais bon, là, il s'en fichait un peu. Le seul truc important dans son esprit était qu'il allait très probablement se prendre une baffe magistrale - une vraie cette fois - après la réplique qu'il allait sortir à Kasei. Et cette dernière étant juste à côté de lui et qu'ils étaient coincés dans un ascenceur étroit sans beaucoup d'ai... Ah non ! Il n'allait pas recommencer ! Bref, étant donné les lieux, "Momo" risquait de ne pas pouvoir s'enfuir. En fait, ce n'était pas "risquait", c'était plutôt "n'avait aucun moyen pour pouvoir s'enfuir". A se demander pourquoi il allait la sortir d'ailleurs cette réplique... Aucun doute, il devait être un peu cinglé sur les bords. Bref, avec un air franchement amusé dont il ne pouvait se départir, il se tourna vers Kasei et déclara en accord avec ses réflexions précédentes :

- Oui, j'ai une question. A quoi ça sert d'accorder quelque chose que personne n'ira regarder ?

Il se tue une seconde et la regarda de bas en haut avant d'ajouter en essayant de conserver un air à peu près sérieux sans pour autant y parvenir :

- Parce que franchement, en plus pour ce qu'il y a regarder...

Ok. Il venait de réduire son espérence de vie à quelques secondes bien qu'il n'avait pas pensé un mot de ce qu'il avait dit. C'était à nouveau de la provocation sans réelle arrière pensée. Il agissait tout de même vraiment stupidement des fois...

Kaseiko était un peu fixée dans ses pensées, elle disait vraiment n'importe quoi, à croire qu'elle cherchait toute provocation ou autre, enfin tout sujet était bon à prendre, peu importe, jusqu'à ce que cet ascenseur se débloque, les deux adolescents n'avaient pas le choix, d'ailleurs Emon ne trada pas a répondre, pas le temps de répliquer qu'il reprit la parole. Rien à voir ? La jeune fille fit de grands yeux puis se regarda des pieds à la tête, peut-être qu'il n'avait pas tord après tout. Elle fit mine de rien et lui répondit.

- J'accorde pour moi-même tu sais, je m'en fous des autres après !

Répliqua, répliqua pas ? Nan pas de réplique sur ce qu'il avait dit, elle n'avait rien de vraiment convaincant pour le faire taire, rien de bien sanglant, la jeune fille parla colmement. Elle regarda le vide.

- Dis, tu crois vraiment que y a rien à regarder ? Ou tu fais tout pour m'embêter ?

*Peut-être que ...*

La jeune fille effaça son sourire.

- Peut-être que, en effet, je suis innintéressante, dit-elle d'un ton tout à fait neutre.

Emon s'était attendu à une autre réaction de la part de Kasei. Il n'avait pas pensé la troubler ainsi en lui lançant cette boutade. Il n'avait absolument pas voulu la blesser, bien au contraire. Il n'avait pas pensé un mot de ce qu'il avait dit. Il avait juste voulu la faire réagir un peu pour faire quelque chose d'un peu amusant qui ferait passer le temps et leur ferait oublier où ils étaient. Enfin, sur le coup elle ne sembla pas réagir réellement, se contentant de s'observer elle-même et de déclarer que l'avis des autres lui importait peu. Mais Emon pouvait néanmoins voir qu'elle était troublée. Impression qui se confirma par la question qu'elle lui posa ensuite. Elle regardait dans le vide, ayant perdu son sourire.

Emon fronça les sourcils, redevenant sérieux. Il ne pensait absolument pas que Kasei était inintéressante. Bien au contraire ! Peut-être était-ce parce que c'était la première personne qu'il avait rencontré en arrivant au pensionnat ou bien parce qu'ils se retrouvaient coincé ici ensemble, mais Emon ne pouvait nier qu'il appréciait beaucoup Kasei. Pour lui c'était une véritable amie même s'ils ne se connaissaient pas outre mesure. Enfin, une amie... En était-il bien sûr ? N'y avait-il pas autre chose ? A vrai dire, il ne savait pas trop. Ou peut-être qu'il le savait au fond sans cependant vouloir l'admettre... Il secoua la tête pour chasser ses pensées et se déplaça (malgré son malaise) pour se retrouver en face d'elle. Il lui sourit et lui répondit.

- Et si tu me laissais le rôle de celui qui profère 3 conneries à la minute ? T'es absolument pas inintéressante. C'était p'têtre pas très malin de ma part, mais je disais ça juste pour t'embêter, pas pour te créer tes complexes injustifiés. On ne se connaît pas beaucoup mais...

Il s'interrompit quelques secondes, prit la main de Kasei et se pencha vers elle en gardant un sourire rassurant :

-...t'es l'une des personnes les plus agréables et intéressante à cotoyer que je connaisse. Sur tous les plans.

[courrier du coeur, à votre service x)]

Kaseiko savait que le jeune homme disaitpas mal de conneries mais a force comment savoir quelle était la vérité ou pas ? Kaseiko était perdue, elle avait beau retourner ça dans tous les sens, elle ne comprenait pas vraiment. Pourquoi Emon la troublait à ce point ?

*Et si ...*

Kaseiko était toujours figée, pas possible, elle ne pouvait pas imaginer avoir pensé à ça maintenant. Elle aurait pu y penser plus tôt mais nan, c'était maintenant, ça la mit encore plus mal à l'aise.

*Peut-être que je l'aime*

Peut-être. C'était incertain, ils se connaissaient à peine. Pourtant, ils se croisaient tous les jours, dormaient dans la même chambre, leurs deux lits assez proches, chacun connaissait le quotidien de l'autre, tout le quotidien sauf quand il était l'heure d'aller en cours, là, chacun partait de son côté, ils se retrouvaient seulement le soir.
Kaseiko ne savait pas. Le jeune homme la tira de ses pensées par des paroles plutôt rassurantes. Il ne pensait pas ce qu'il avait dit, elle était rassurée. Emon lui prit la main, elle sursauta un peu et son coeur commença à battre un peu trop rapidement.

*Gloups*

- Ah euh .. ^^

» Clen', neveu de Dieu !! ^^